Ikea accusé d'évasion fiscale

Depuis une semaine, la presse anglaise dénonce en chaîne les stratégies des grandes entreprises qui mettent en place des techniques élaborées afin de se soustraire légalement à l'impôt sur les sociétés au Royaume-Uni. Entre autre Starbucks, Ebay et Ikea seraient mis en cause.

D'après de nouvelles révélations dans les journaux anglais, Ikea aurait réduit de moitié son impôt sur les sociétés au Royaume-Uni via le transfert de bénéfices à l'étranger sous la forme de redevances à une société néerlandaise. Les consommateurs anglais, actuellement affectés par une forte crise économique et sociale, seraient fortement agacés contre le gouvernement qui permet à des entreprises d'épargner des milliards alors que le secteur publique s'écroule complètement.

Le journal britannique The Guardian rapporte que lors de la manifestation du week-end dernier, qui aurait réunie plus de 100 000 participants, de nombreux protestants dénonçaient ces évasions fiscales et sommaient les entreprises de payer leurs impôts au Royaume-Uni. Un porte-parole de Ikea a confirmé au journal qu'une taxe de franchise de 3 pour cent serait transférée légalement sur toutes les ventes réalisées à l'étranger.

Comment l'enseigne Ikea échappe t-elle au système?
Les activités de l’enseigne, ses magasins et ses usines, sont rassemblées au sein du groupe Ingka Holding BV, contrôlé par la fondation Stichting Ingka Foundation, installée aux Pays-Bas. La marque appartient à la compagnie hollandaise Inter Ikea Systems BV, qui a pour maison mère, Inter Ikea Holding SA, située au Luxembourg. Sur chaque produit vendu, 3% du prix est reversé à la holding Inter Ikea, qui détient tous les droits de propriété. Soit au total environ 10 milliards d’euros en vingt ans, qui ne seront jamais taxés, et finiront sur les comptes d’une fondation installée au Liechtenstein, contrôlée par la famille Kamprad.

Antécédents
En Suède, ces accusations n'ont que très peu écorché l'image de la plus grande entreprise "nationale", qui en fait n'est plus suédoise depuis des années. Ce n'est pourtant pas la première fois que Ikea fait face à des ennuis similaires car déjà, en 1994, les suédois découvraient le passé embarrassant du fondateur de la chaîne, et apprenaient son ancienne appartenance au parti collaborateur suédois pendant la Seconde Guerre mondiale. Le patron décrivait alors son affiliation au parti pro-nazi comme la "plus grande erreur de sa vie".

Ingvar Kamprad, une légende intouchable?
Ingvar Kamprad, l'un des hommes les plus riche de la planète, à la tête d'une fortune estimée à 15 milliards d'euros, est très aimé des suédois et rien ne semble entacher l'image de leur idole.S'attaquer à lui, c'est comme s'attaquer à un proche. L'homme qui a fondé l'entreprise en 1943 dans le comté de Småland, est un mythe vivant pour les suédois! Ils ne condamnent pas sa réputation d'économe et s'en amusent parfois. Il a quitté la Suède en 1976 pour la Suisse, afin d'échapper à la fiscalité suédoise, il conduit la même voiture depuis quinze ans, voyage uniquement en classe économique, mange de temps à autre dans le restaurant de sa propre chaîne pour profiter du menu bon marché. Il a également toujours très formellement rejeté les accusations d'évasion fiscale et avait déclaré en 2011:" Nous avons toujours considéré les impôts en termes de coûts et tenter de les minimiser est le lot de toute entreprise".

Noémie Altschul

Publié le 25 octobre 2012 par NQ Une erreur, un commentaire, n'hésitez pas à nous laisser un message

1 Réaction:

Anonyme a dit…

Les Anglais se font les gendarmes de l'Europe! On rêve: qu'ils nous rendent donc la visibilité sur tout ce qu'ils magouillent en tte impunité dans leurs îles Caïman, Jersey, ... bizarre que personne n'y trouve à redire, si elle veut devenir la place fiancière de l?Europe, qu'elle balaie devant sa porte, ça devient insupportable.

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