L’air est déjà chargé du parfum de l’automne en cette fin d’été.
Je laisse sur la droite la direction Sigtuna, ancienne capitale Vikings. Ils nous ont quitté depuis plus de 5 siècles et leur légende plane toujours au dessus du lac Mälaren .
Sont ils morts de froid ,de solitude ou bien de maladie.. ? leur disparition reste toujours une énigme, pour les historiens qui planchent sur le sujet.
Je suis sur l’autoroute, direction Sala , il est 2h00 du matin , la nuit est dense et quelques étoiles jouent à cache cache avec les brumes de ce 13 août.
La N70 après Enköping est jalonnée de radars fixes . Ma concentration a augmenté d’un cran malgré le sommeil accroché au bord des yeux, non pas pour les radars, mais pour les animaux qui traversent la route sans se soucier des automobiles.
L’élan est ici classé danger mortel, les mâles pèsent entre 500 kg et 700 kg, Arrivé à Sala encore 40km vers l’ouest sur une départementale. Au passage d’une campagne deux renards vident une poubelle, c’est assez rare en été..
Mon voyage prend fin 12km avant Fagersta. J’arrête Mozart pour contempler le silence.
Assis en tailleur à l’extrémité d’un ponton refait à neuf, un café fumant à peine sorti du thermos, vient repousser les dernières traces de sommeil. Il fait à peine 9°C .
Le jour se lève lentement sur une brume cotonneuse posée à 1m de la surface d’un miroir noir et transparent. Les perches chassent déjà dans les bancs d’alevins.
Petit vent d’ouest, temps dégagé , c’est parfait pour la pêche qui commence. Début difficiles deux perches plutôt petites et plus rien. Toute la boite y passe, leurres plastiques ,cuillères, poissons articulés, bombettes en tout genre ,vers de terre, asticots……
Au final, il semble que la formule vers de terre soit la seule efficace aujourd’hui. Je suis proche de la pêche préhistorique : corps ligne 25/100 , 1 émerillon, bas de ligne 20/100 avec trois plombs de 1gr chacun, répartis sur une longueur 60cm un hameçon triple N°10 .Au bout d’une heure de pêche les touches s’accélèrent un peu , principalement des perches, et quelques gardons qui viennent gober le gros vers de terre et l’hameçon triple , (ça fait rêver, n’est ce pas… !, quand on est habitué au N°22, au vers de vase et au 8/100). Le rythme s’accélère toujours, pour arriver au tournant des 6h30 à un véritable moment folie , qui se solde par 10 perches en 10mn , et puis plus rien . La pêche est finie , plus aucun poisson , on a l’impression d’avoir rêvé , c’est là qu’on commence à bien pêcher à bien penser ¨la technique, mais ça ne sert à rien. Pause, un café vite !. Je m’accorde un peu de temps car la nature est belle.
Un rayon de soleil chasse les dernières fraîcheurs , les brumes ont disparu l’été est toujours là.
Je pêche l’eau, machinalement , encore un moment et l’idée de pilier semble s’imposer doucement . Encore un ou deux lancer, et je rentre. Petite résistance souple et lourde , sûrement une branche, je réfléchis ??? c’est louche, je ferre, et là c’est le rodéo Ouah !!! c’est du gros, ça alors !!!!,. Le cris du frein du moulinet, comme dans les plus beaux rêves, je savoure mon plaisir. On évite les nénuphars pour la Xieme fois, direction le large, tout va bien… Impossible d’identifier ce farouche combattant .
Toutes les spéculations sont ouvertes au moment où il commence à perdre des forces avant de capituler, je le voie enfin, il est beau quand il glisse dans l’épuisette , lourd dans mes mains au moins 3kg . La lutte a duré environ 15mn et le bonheur est total, et pour la première fois de ma vie d’adulte, j’ai devant moi un poisson que je ne connais pas. Il ressemble à un chevenne, il a des nageoires pointues, une greule imposante et charnue comme une carpe, il est argenté avec des reflets or, il est beau, dégage beaucoup de force et combat comme un lion.
Ma prise a nourrit toutes mes pensées sur le chemin du retour, où le combat contre le sommeil a été très difficile.
La pêche s’est soldée par une cinquantaine de perches et avec mon inconnu qui mesure 80cm et pèse 3,8kg, le total de mes prises dépasse les 8kg de poisson.
Je sais déjà que Mormor va se faire un plaisir de fumer les perches, ce qui va être l’occasion de faire une fête en famille. Et mon bébé a-t-il un nom ?
Après quelques recherches sur le net, je pense avoir pêché un aspe, et si c’est le cas c’est bien un bébé, car il semble que les adultes pèsent jusqu’à 15kg. J’ai vu sur le lac (qui s’appelle Snyten sur la commune de Norberg), des spécimens de plus de 10kg sauter, j’ai pensé carpe, mais c’est peut être des aspes.
Tout le terroir français en Suède : Délices de France
Publié le17/08/10 par NQ
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2 Réaction:
Sympathique de lire cet article.
La pêche en Suède est un véritable délice.
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