« La région de la mer Baltique doit être un exemple pour le reste de l’Europe »

Je rêve d’une mer propre et d’économie florissante », déclare la secrétaire d’État Maria Åsenius. Elle a grand espoir de voir la stratégie pour la Mer Baltique adoptée au cours de la Présidence suédoise. Grâce à cette stratégie, les pays riverains de la mer Baltique vont pouvoir renforcer la compétitivité de la région, lutter contre la traite des êtres humains et sauver la plus vaste mer intérieure européenne d’un désastre écologique.
Les hommes ont de tout temps été proches des mers et des voies fluviales.

Au Moyen-âge, la mer Baltique faisait office d' « autoroute » et a permis à un commerce florissant de s’épanouir dans la région. Mais avec la Guerre froide, la mer Baltique s’est retrouvée divisée en plein milieu. Cela fait 20 ans cette année que le mur de Berlin est tombé et depuis 5 ans, suite à l’élargissement oriental de l’UE, 8 des 9 pays riverains de la mer Baltique sont désormais membres de l'UE. Maria Åsenius est depuis l’automne 2008 Secrétaire d’État auprès Cecilia Malmström, Ministre adjointe suédoise chargée des affaires européennes, et est responsable, du côté suédois, de la Stratégie pour la mer Baltique de l'UE. Elle pense qu’il est grand temps que la région retrouve sa splendeur d’antan.
Revenons un peu en arrière. En décembre 2007, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont encouragé la Commission à élaborer une Stratégie pour la mer Baltique. La Commission a présenté une proposition en juin 2009. « Il s’agit d’un tout nouveau modèle de coopération. Il est tout à fait différent de tout ce qui a pu se faire jusqu’à présent et est très clairement orienté vers l’action », explique Maria Åsenius.
Une réunion ministérielle sur la Stratégie pour la mer Baltique se tiendra en septembre à Stockholm. Quelques semaines plus tard, la stratégie devrait être adoptée par les chefs d’État et de gouvernement européens. Maria Åsenius espère que, suite à cela, les pays et les organisations responsables concrétiseront le plan d’actions.Quel résultat espère Maria Åsenius obtenir?
Elle mentionne trois ojbectifs: une mer Baltique plus propre, un meilleur fonctionnement du marché intérieur et une région plus sûre en augmentant la coopération policière et en luttant contre la traite des êtres humains.
« Maintenant que la Commission a présenté sa proposition, il s’agit de ne pas rester les bras croisés, nous devons agir ensemble », souligne-t-elle.
Mais les 19 autres pays membres de l’EU sont-ils intéressés par la mer Baltique ? Maria Åsenius estime qu'un mode de pensée macro-régionale profite à l’ensemble de l’Union. Elle donne un exemple:
« Un investisseur portugais, qui veut faire des affaires dans la région, ne doit pas avoir besoin de prendre connaissance des règlementations de 8 pays différents, nous devons nous mettre d’accord sur une seule et unique façon de mettre en place les lois communautaires. »
« Cela serait fantastique de voir la région de la mer Baltique devenir un exemple pour d’autres régions, de pourvoir dire que c’est dans notre région que le marché intérieur fonctionne le mieux, que c’est notre région qui a fait le plus de progrès dans le cadre de la nouvelle Stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi. Je pense que cela peut entraîner un incroyable élan de dynamisme. Et cela est encore plus important du fait de la crise financière. Tout le monde a à gagner de l’augmentation de l'intégration entre les économies. »
L’idée est d’appliquer ce modèle à d’autres régions. Maria Åsenius explique que le gouvernement autrichien suit avec intérêt la Stratégie communautaire pour la mer Baltique, dans l’éventuelle idée de réaliser quelque chose de similaire dans la région du Donau. Qu’en est-il de la Russie, le neuvième pays riverain de la Baltique ? La ville de Saint-Pétersbourg et l’enclave russe Kaliningrad sont toutes deux contigües à la mer Baltique, mais ne sont pourtant pas inclues dans cette coopération.
« Elles ont été informées de nos projets. Nous allons continuer à les inviter à coopérer dans le cadre de certaines questions, mais la Stratégie est avant tout une stratégie communautaire interne », explique Maria Åsenius.Maria Åsenius aime, pour sa part, se baigner sur la côte Ouest de la Suède pendant l’été, mais elle est indignée par la mauvaise qualité de l’eau de la mer Baltique, qui a habitué les habitants riverains de cette mer à se baigner dans des eaux troubles et remplies d’algues. D’autant plus que la mer est un milieu extrêmement sensible, le renouvellement de ses eaux prend 30 ans.
« Chaque année 2500 navires circulent sur la mer Baltique, bon nombre d’entre eux transportent du pétrole et du gaz liquide. Si nous coordonnons ces transports d’une manière plus effective, nous devrions pouvoir rendre la mer Baltique plus sûre, même dans une perspective écologique », commente Maria Åsenius.Il est aisé de voir que l’avenir de la région est un sujet qui tient Maria Åsenius à cœur. A quoi ressemblera la coopération baltique dans dix ans ?
« Je serai satisfaite quand nous aurons une mer propre, sans efflorescence algale, et une économie florissante. Dans 10 ans, j’espère que nous aurons déjà fait un bon bout de chemin dans ce sens. »
17/08/09

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