« Adonis" nous répond Vénus sans hésitation aucune quand on lui demande son favori pour le Nobel de Littérature qui doit être connu le lendemain. Aujourd’hui. « Normal, je suis sa traductrice plaisante-t-elle mais je le pense profondément rajoute-t-elle plus sérieusement il porte l’espoir du monde comme il le dit".
L'écrivain syrien souvent cité ces dernières années ne cesse de vivre entre deux cultures, entre Beyrouth et Paris, et en homme de confluences de tendre des passerelles entre Orient et Occident. C’est un esprit de résistance…. Bon pour le Nobel.
L’écrivaine libanaise Venus Khoury-Ghata était en ville hier soir au Musée de la Méditerranée à Stockholm, pour la sortie de son troisième livre traduit en suédois « Sept pierres pour la femme adultère » et après une présentation d’une bonne heure devant une assistance fournie, elle en a passé une autre, souriante, prévenante à signer ses exemplaires…
Et oui en écoutant sa réponse, je me demandais si elle ne faisait pas son autoportrait, elle aussi partagée entre deux pays et deux langues, entre le roman et la poésie, entre l’écriture et la traduction, entre l’arabe maternel et le français acquis…. Elle aussi esprit de résistance.
En écoutant le délibéré de l’annonce du Nobel : « qui avec la concentration de la poésie et l’objectivité de la prose dessine les paysages de l’abandon », je pensais qu’elle avait visé juste… N’était-ce pas la définition même de l’œuvre et d'Adonis... ou du sien ? Mais non le prix était attribué à l’auteur roumaine de langue allemande Herta Müller.
Herta Müller, une femme partagée entre deux cultures qui traite des thèmes comme l’exil, le déracinement, le départ… Je suis sûr que Vénus et Adonis ne sont tout de même pas mécontents de ce choix qui récompense cette romancière déchirée entre deux langues, appartenant à la minorité germanophone de Roumanie, mise à l’index et tracassée par la Securitate pour « activités subversives » et qui tente, "en femme de confluences, voyageuse infatigable, de jeter dans toute son œuvre des passerelles entre l’Est et l’Ouest... Esprit de résistance !» Tiens j’ai déjà lu ca quelque part…
Et nous, on donne rendez-vous à Vénus et Adonis, l’année prochaine à Stockholm pour le Nobel de Littérature 2010. DD
Lire aussi :
1 Réaction:
J'y étais aussi, c'est vrai que son combat est très salutaire mais ô combien compliqué.
Laisser un Commentaire