Un cortège de plusieurs centaines de Malaysiens musulmans, menés par Sabki Yusof membre du parti islamique malaysien (Pan), ont défilé aujourd’hui dans les rues de Kuala Lumpur.
Armés de banderoles et d’affiches aux slogans violents (‹‹ Tirez leçon du 11 septembre ››, ‹‹ Notre prophète nous a montré la voie ››), et scandant des slogans guerriers (‹‹ Vive l’Islam ! ››, ‹‹ À bas la Suède ››), ils se sont rendus à l’ambassade de Suède.
Une fois à l’ambassade, Sabki Yusof s’est adressé à l’ambassadrice Helena Sångeland, en exigeant que les autorités suédoises prennent des mesures énergiques à l’encontre du dessinateur Lars Vilks, l’auteur des caricatures jugées blasphématoires du prophète Mahomet, et des journaux qui les ont diffusées entre 2007 et 2010.
‹‹ La manière dont ils ont traité notre prophète est inacceptable ››, a-t-il déclaré, faisant allusion à la caricature où Mahomet est représenté avec une tête de chien.
Helena Sångeland leur ayant signifié que le gouvernement suédois ne prendrait jamais aucune mesure en ce sens vu que la liberté d’expression était inscrite dans la constitution du pays, les manifestants ont brûlé le drapeau suédois, des photos de Lars Vilk ainsi que les reproductions des caricatures.
Sa réponse est identique à celle que Fredrik Reinfeldt avait donné en 2007 suite aux protestations consécutives à la toute première publication des caricatures. Il avait alors déclaré que ‹‹ les médias décidaient eux-mêmes du contenu de leurs publications dans le respect de la loi suédoise sur la liberté d’expression et que le gouvernement n’avait pas à intervenir ››.
Cette action fait suite aux nombreux mouvements de protestation qui se sont élevés contre la Suède depuis ces dernières semaines et qui avaient culminé dans la révélation du complot contre Lars Vilk en Suède.
En Malaysie, les musulmans avaient été invités par le parti des jeunes musulmans ainsi que par plusieurs autres organisations islamistes.à boycotter les produits suédois en représailles contre les nouvelles publications des caricatures. Le 13 mars, Anifah Aman, ministre des affaires étrangères, avait adressé une requête au gouvernement suédois afin que fussent prises contre les trois journaux qui avaient publié les caricatures. ‹‹ Un comportement aussi irresponsable est provoquant et choquant ››, avait-il déclaré.
Le 16 mars, le député Datuk Ismail Mohamed Said (BN-Kuala Krau) avait déclaré au parlement à l’occasion des débats sur l’allocution royale que ‹‹ les caricatures avaient offensé les musulmans ››. Il avait poursuivi sa harangue en se demandant pourquoi les Suédois n’avaient-ils pas tiré leçon des vagues de colère qu’avait soulevées dans le monde musulman la publication des caricatures danoises en 2008. Et il avait conclu son discours en exigeant que la Suède présentât ses excuses.
Jeudi dernier déjà, une manifestation de moindre envergure avait réuni quelques dizaines de manifestants qui s’étaient aussi rassemblés devant l’ambassade de Suède. Ce jour-là, l’organisation de droit Pertbuhan Pribumi Perkasa Malaysia (Perkasa) avait déposé une pétition avec des revendications similaires.
Helena Sångeland n’a montré aucune inquiétude excessive et reste persuadée que les Suédois résidant en Malaysie n’ont pas à craindre pour leur vie.
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