Mac Do, Max et Burger King pointé du doigt

McDonalds et Burger King continuent de cautionner l’esclavage des temps modernes
En continuant de signer des contrats avec des entreprises de nettoyage peu scrupuleuses qui embauchent des techniciens de surface ou au noir ou à des salaires de misère, les chaînes de restauration rapide McDonalds et Burger King continuent à encourager le nouvel esclavage des temps modernes.

C’est ce qu’a révélé l’émission " Mission Enquête "(Uppdrag granskning) diffusée le mercredi 31 mars et rediffusée le mercredi 7 avril sur SVT 1*.

Ce scandale, un des plus choquants de ces dernières années, n’est pas nouveau. Il avait été révélé pour la première fois, toujours par ‹‹ Mission Enquête ››, en octobre 2007.

Cette année-là, grâce aux témoignages de plusieurs agents de nettoyage et du journaliste qui avait réussi à se faire embaucher comme tel, ‹‹ Mission Enquête ›› avait été en mesure de prouver qu’au moins 97 restaurants aux enseignes de McDonalds, Max et Burger King avaient signé des contrats avec des sociétés de nettoyage qui pratiquaient ce type d’esclavage. Les entreprises dont les noms étaient alors d’actualité étaient Capital Städservice, Haque Städ et Proff Städservice.

Ces entreprises facturaient leurs services aux restaurants dans les 30 000,00 à 50 000,00 couronnes par mois mais ne reversaient à leurs employés que de très bas salaires, dans les 1 000,00 à 2 000,00 couronnes par mois. Et, ce, dans le meilleur des cas ! Le pire des cas étant qu’elles ne payaient pas leurs employés qui étaient surtout des étudiants et des exilés venant d’Afrique et d’Asie.

À l’époque, les responsables de ces restaurants, qui recevaient ces factures dont les montants étaient nettement en dessous des coûts réels du travail, étaient parfaitement conscients du problème mais avaient délibérément décidé de le zapper en prétextant justement que ce n’était pas leur problème. Pour se disculper, ils renvoyaient la faute sur les responsables nationaux au niveau de chaque enseigne.

Devant le tollé qu’avait suscité ce reportage, les directeurs des chaînes de fast food avaient promis de résoudre ce problème grave et inhumain en résiliant leurs contrats avec les entreprises de nettoyage malhonnêtes et en embauchant les agents de nettoyage exploités par elles pour les faire travailler en tant qu’employés McDo ou Max ou Burger King.

Ce qu’a montré le récent reportage de ‹‹ Mission Enquête ››, réalisé cette année, et diffusé la semaine dernière ainsi que cette semaine, c’est que ces belles promesses faites devant des millions de téléspectateurs n’ont été tenues que pendant quelques mois.

Dès 2008, McDonalds et Burger King licenciaient déjà les agents de nettoyage qu’ils avaient embauchés pour les remplacer par des agents de nettoyage externes travaillant pour des sociétés de nettoyage toutes aussi peu scrupuleuses que les précédentes.

L’entreprise de nettoyage dénoncée cette fois c’est Seril städ, créée en 2008. Bien que nouvelle sur le marché, elle n’en utilisait pas moins des méthodes esclavagistes éprouvées.

Le propriétaire de Seril städ, dont le nom est cité également, a bien entendu déclaré au reporter qui l’avait contacté par téléphone que son activité était tout à fait transparente et que ses employés recevaient des salaires tout à fait corrects.

Les responsables au niveau national de McDonalds et de Burger King auxquels ‹‹ Mission Enquête ›› demandait des comptes sur la manière dont ils avaient traité le problème malgré leurs promesses affichaient bien sûr des mines penaudes pour la circonstance mais ils ne semblaient pas véritablement affectés par la situation des agents de nettoyage qui venaient faire le ménage dans les restaurants de leur groupe respectif.

Dans la mesure où ils avaient pris la peine de téléphoner aux impôts pour s’assurer que Seril städ existait au plan juridique, et au Syndicat des entreprises de nettoyage pour vérifier que la société n’avait pas eu de problème majeur, ils pensaient avoir fait correctement leur travail de contrôle préventif qui était censé leur éviter de se retrouver dans la même situation qu’en 2007 !

Une fois de plus, ils ont promis qu’ils allaient leur maximun pour que l’exploitation des agents de nettoyage cesse. Du moins dans leurs restaurants respectifs.

Rendez-vous donc dans le prochain reportage de ‹‹ Mission Enquête ›› sur le sujet pour savoir comment les choses auront évolué.

* SVT 1 (Sveriges Television 1) - 1ère chaîne publique suédoise

Publié le 08/04/10