STOCKHOLM - On s’en doutait. On savait que ca allait être dur, durable et duraille ! Bref difficiles les négociations.
Mais jusqu’à maintenant on voulait croire au sens de l’histoire, à la prise de responsabilités de chacun et à un accord de financement... Puisque bien sûr il est surtout question de gros sous !!
Le Danemark a donné rendez-vous aux leaders du monde entier à Copenhague du 7 au 18 décembre prochain pour négocier l’après-Kyoto et à trois mois du sommet, le climat n’est pas au beau fixe comme le montre ce papier de planete-terra.com
Pierre Radanne, consultant en énergie et ex-président de l’Ademe est l’un des acteurs des négociations. Il constate que les 5 voies d’accord possibles sont dans l’impasse et que le traité risque de ne jamais voir le jour…
« …Les États-Unis – gendarmes du monde - refusent toujours de signer un accord de l’ONU avec un mécanisme de sanctions. Je ne crois pas qu’il y aura un accord à Copenhague. Pour des négociations de cette complexité, il faut un minimum de confiance. Or, celle-ci est au niveau zéro... Il y a déjà eu 40 jours de négociations. Et nous n’avons pas fait sauter un seul point de désaccord. Il reste trois semaines de négociation avant le sommet de Copenhague, deux semaines à Bangkok et une semaine à Barcelone. Mais nous ne réglerons pas ces problèmes en quelques semaines. »
Et quand on lui demande d’envisager l’issue de Copenhague, Radanne évoque 3 options à mourir de rire avant de périr du réchauffement :
« On peut arriver à un désaccord négatif. En clair, on annule la négociation et on reprend en juin 2010. La deuxième option : un désaccord constructif. Là, chaque pays s’engage à adopter un programme de passage à l’action volontaire pour débloquer le jeu et construire la confiance avec les autres partenaires.
Reste la possibilité d’un accord vide. Ça aurait deux inconvénients majeurs : les émissions ne seront pas enrayées et les pays du Sud risquent d’être encore plus amers.
Certes, on peut toujours se dire qu’un accord constructif est encore envisageable. Vu la gravité du sujet, il est toujours possible que la dernière nuit, les pays cassent leur tirelire et changent la face du monde. Mais plus on avance, plus cette probabilité diminue.”
Fredrick Reinfeldt, le premier ministre suédois et président en titre de l’Europe tout cet automne a déjà mis en garde, luis très sérieusement, contre les risques d’un échec à Copenhague. Outre les conséquences climatiques, ce serait un échec pour les leaders du monde entier bien sûr, un échec de la présidence européenne dont c’était l’un des 3 piliers majeurs… mais faudrait-il y voir aussi un échec personnel, pour sa politique, à moins d’un an des élections législatives locales ?
Et puis si Stockholm ne réussissait pas Copenhague, Suède; Danemark se rendent bien compte qu’ils y perdraient une occasion en or pour vendre à l’étranger leur image de pays modèles, royaumes du vert et champions du monde de l’écologie, de l’environnement, des énergies nouvelles et du développement durable.
Stockholm n’a-til pas été désignée capitale européenne verte 2010 ?
Le Danemark n’est-il pas leader mondial des énergies éoliennes et de la cogénération... ?
Duraille un échec pour l’image de marque durable. DD
1 Réaction:
Il parait que le pré-sommet européen demandé par la Suéde avant Pittsburg devrait améliorer la chose pour un pré-désaccord constructif..