Sommet d'Helsinki: dans l'attente d'un miracle

Helsinki — La présidente finlandaise Tarja Halonen a exhorté mercredi les dirigeants des neuf pays jouxtant la mer Baltique à s'engager à contribuer au nettoyage de l'une des mers les plus polluées au monde.

 "Aujourd'hui, certains des pays les plus riches et les plus sensibilisés à l'environnement sur Terre vivent sur les bords de l'une des mers les plus polluées au monde", s'est étonnée Tarja Halonen lors de son discours d'ouverture du sommet, à Helsinki. "N'est-ce pas une tragédie?", a-t-elle déploré, ajoutant: "Il est clair qu'il faut faire quelque chose, et vite".

La région de la mer Baltique, habitée par 90 millions de personnes, a été exposée pendant des décennies à des rejets de pesticides, de déchets toxiques, d'armes, à des marées noires et au déversement d'eaux usées non traitées.

Les experts estiment que la Baltique est particulièrement vulnérable aux changements environnementaux, ne débouchant sur l'océan Atlantique que par un étroit chenal.

Très attendu, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a minimisé les inquiétudes au sujet du projet Nord Stream de gazoduc dans la Baltique, estimant qu'il serait "absolument sûr et fiable". Il s'est dit étonné de l"'émotion" suscitée par ce futur gazoduc, dont la construction est prévue pour débuter au printemps, et qui devrait à terme transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an entre la Russie et l'Allemagne.

"C'est sérieux, nous sommes inquiets (des effets de) la dioxine et d'autres poisons sur le plancher marin. Nous réclamons que nos chercheurs aient toutes les informations à ce sujet", avait déclaré un peu plus tôt à la presse le chef du gouvernement estonien Andrus Ansip.

Mais, a précisé Poutine, la joint-venture germano-russe à l'origine de Nord Stream a consacré plus de 100 millions d'euros à l'étude de l'impact environnemental du projet, soit la plus importante étude jamais réalisée dans la région. "Nous avons pensé qu'il vaudrait mieux être absolument sûrs de l'absence totale de risques écologiques", a-t-il déclaré.

Le sommet réunissait les chefs d'Etat du Danemark, de Suède, de Pologne, d'Allemagne, de Lettonie, de Lituanie et d'Estonie, ainsi que des représentants de la Commission européenne et des observateurs norvégiens et biélorusses, sans compter quelque 400 experts. Le roi de Suède Charles XVI Gustave s'est adressé aux participants dans la matinée.

La Commission d'Helsinki, formée il y a 35 ans par les pays de la mer Baltique pour protéger l'environnement marin, attend des chefs d'Etat des promesses claires, à déclaré son président Igor Maydanov.

Quelque 150 engagements pour dépolluer la Baltique ou réveiller les consciences ont déjà été pris, par des écoles, des organisations non-gouvernementales, des villes, des fondations privées, des antennes gouvernementales ou des entreprises.

Parmi ces engagements, le patron de la Royal Dutch Shell a promis des expertises gratuites sur les marées noires, et le maire d'Helsinki a annoncé que la ville autoriserait les navires de croisière à déverser gratuitement leurs eaux usées dans le système de retraitement municipal.

De Matti Huuhtanen (CP)


Photo : sweden.se Bo Lind

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Publié le 11/02/10 par NQ contact@nord-quotidien.com


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