Les Suédois au skiathlon une course de potes

J’ai passé une nuit super sympa entre samedi et dimanche. Vous allez sûrement vous demander ce que j’ai fait de si super pour être si contente. Je vous rassure tout de suite. Je n’ai rien fait d’extraordinaire. Pas de rendez-vous galant. Pas de virée en boîte. Pas de soirée copains-copines. Je suis restée chez moi. Tenue cooconning de rigueur. Champagne et toasts sur canapé. Les yeux rivés sur mon téléviseur. L’esprit en balade dans les différentes compétitions à Vancouver. Je sens que vous êtes déçus.

Vous vous dites sans doute "si c’est que ça, y a vraiment pas de quoi faire en faire un plat ". Oui, bon, ça va. D’accord. Vous commencez à être un peu blasés de tout ce sport intensif en si peu de temps. Vous : " Oui ". Mais moi : " Non ". Ça m’a même donné la bonne idée de prendre enfin la bonne résolution de la nouvelle année (et cette fois je vais m’y tenir) à savoir d’aller me faire inscrire dans un club de sport pour une remise en forme et de tester le ski de fond la semaine prochaine quand je serai au ski.

Mais revenons-en à nos JO. J’ai donc regardé l’épreuve de skiathlon 30 km. Sur la ligne de départ, il y a trois Suédois : Marcus Hellner (dossard n. 2), Johan Olsson (dossard n. 16) et Anders Södergren (dossard n. 34). Dès le début de la course, ils se placent dans le peloton de tête et il y restent sur l’ensemble du parcours quoiqu’en position alternée. Tout bascule cependant dans l’hyper positif à la 47ème minute.

À mi-course, juste à la sortie du changement de skis, Johan Olsson prend définitivement la tête du skiathlon et domine quasiment jusqu’à la fin soit sur 14,5 km. Ses copains d’équipe nationale le secondent du mieux qu’ils peuvent en faisant barrage aux autres concurrents. La tactique fonctionne à merveille.

Puis, soudain, l’incroyable se produit. Dans la dernière montée, Marcus Hellner, jusque-là brillant second, sentant qu’il est ‹‹ suffisamment fort pour gagner la course ››, se jette à skis et à bâtons dans la lutte finale. Il rattrape son co-équipier, prend la tête de la course et remporte la victoire avec de la marge obtenant ainsi la médaille d’or qu’il rêvait tant d’avoir à ces olympiades. Johan Olsson lui finit 3ème. Et Anders Södergren termine 10ème.

Pour Marcus Hellner, qui avait complètement raté sa course vers l’or dans le 15 km individuel style libre et qui avait même manqué la troisième marche du podium à la seconde le 15 février, cette victoire et la médaille qui va avec sont aussi une sacrée consécration lorsque l’on sait que ce lerdalien de 25 ans n’a jamais obtenu de résultats très sensationnels depuis qu’il a remporté le championnat junior sur 20 km en 2005.

En obtenant la médaille de bronze, Johan Olsson prouve une nouvelle fois qu’il est encore dans la course et à un très haut niveau. C’est tout de même très dommage qu’après avoir fait une si brillante course, il ait craqué dans la dernière ligne droite et qu’il se soit fait doubler non seulement par son compatriote mais aussi par l’Allemand Tobias Angerer.

Quant Anders Södergren, vétéran de l’équipe nationale puisqu’il a 33 ans à la carrière très méritante, c’est dommage qu’il ait craqué vers la fin de la course alors qu’il avait fait un parcours brillant.

Cette course de potes qui a enthousiasmé tous les Suédois est déjà devenu un must de l’histoire du ski de fond national. Même sa majesté le roi Carl XVI Gustaf confiait au journaliste de SVT1* qui l’interviewait qu’il avait assisté à une course formidable, pleine de suspens et de sentiments forts.


* SVT1 : Première chaîne du groupe public Sveriges Television (l’équivalent de France Télévision)
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Publié le 22/02/10